On parle beaucoup de « pensée critique ». On en parle à l’école, dans les médias, dans les entreprises. On en parle comme on parle du bon sens ou de la bienveillance. C’est devenu un mot-éponge, une vertu molle. On croit savoir ce que c’est. Elle serait cette belle qualité réflexive, ce réflexe d’hygiène intellectuelle, cette capacité de “prendre du recul”, comme on prend une tisane. Une arme pour déjouer les fake news, filtrer les biais cognitifs, repérer les sophismes. [...]
